« Même si j’avais mis bon espoir dans la passion,
je n’ai d’elle maintenant ni consolation ni espérance,
car je ne sais comment m’en sortir,
puisque je ne peux ni la laisser ni l’avoir.
Je suis comme celui qui grimpe à l’arbre
et ne peut monter davantage, reste à mi-hauteur,
et ne peut non plus redescendre,
laissant ainsi filer le temps dans l’angoisse.Je suis comme celui qui se laisse
entraîner au jeu, et perd,
et jure d’y renoncer, mais s’y prend trop tard.
De même, j’ai compris trop tard
les ruses dont la passion a fait preuve vis-à-vis de moi.
Elle m’a attiré avec ses belles manières et m’a égaré comme un méchant débiteur,
qui fait de belles promesses sans jamais songer au paiement.Ma Dame peut bien se priver du bénéfice
de mon service, car je suis prêt à y renoncer.
Je la supplie cependant de bien vouloir le supporter,
ainsi la détresse que je ressens en ce moment ne me troublera plus.
Si elle choisit pourtant de me repousser,
un simple adieu de sa part me séparera d’elle.
Après tout je crains plus encore
qu’elle n’ôte toutes mes joies »